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blog non officiel de Nicolas Sarkozy
15 juillet 2004

la replique

M. Sarkozy s'apprête à répliquer "sur le fond" aux critiques du président de la République

LE MONDE | 15.07.04 |

Le ministre de l'économie se félicite du ralliement du président à plusieurs de ses propositions.

Déjeuner avec ses enfants pendant l'entretien du président de la République et savourer la victoire de Richard Virenque sur le Tour de France. Nicolas Sarkozy a répondu par l'indifférence, mercredi 14 juillet, à la charge portée contre lui par le chef de l'Etat. "Le ministre est serein et ne veut pas polémiquer", commentait dans la soirée son entourage.

Cette sérénité affichée est-elle feinte ? Le ministre de l'économie a réuni ses proches dans la soirée pour réfléchir aux scénarios de riposte. Un consensus semble s'être dessiné autour d'une réponse qui portera exclusivement "sur le fond". En déplacement à La Baule (Loire-Atlantique), vendredi 16 juillet, M. Sarkozy devrait ainsi développer devant les militants de l'UMP, selon son entourage, "ses points d'accord et de divergence" avec le chef de l'Etat.

Le ministre s'est d'ores et déjà félicité, mercredi soir, devant ses collaborateurs, du ralliement du chef de l'Etat à nombre de ses positions : "Sur les 35 heures, sur le référendum sur la constitution européenne et sur le mariage gay" détaille un proche du ministre. De fait, M. Chirac a repris - en le nuançant - le schéma d'assouplissement des 35 heures développé par M. Sarkozy dans un entretien au Monde (daté des 11 et 12 juillet). Comme son ministre de l'économie, le président souhaite que les salariés qui "veulent travailler plus" puissent "gagner plus".

Sur le référendum, M. Sarkozy se félicite que le chef de l'Etat ait repris la proposition arrêtée par le conseil national de l'UMP le 9 mai, dont il estime être l'initiateur. Le ministre oublie qu'il n'y a pas toujours été lui-même favorable.

M. Sarkozy s'est néanmoins senti pris en défaut sur les arbitrages budgétaires. "L'heure de vérité arrivera à un moment ou un autre", a-t-il expliqué à ses collaborateurs. Le ministre de l'économie reste convaincu qu'en l'état la préparation du budget 2005 s'apparente à la quadrature du cercle.

UN HOMME DE TROP

M. Sarkozy a tenté de convaincre le chef de l'Etat de mettre à contribution le budget de la défense et d'étaler davantage les dépenses de la loi de programmation. M. Chirac lui a opposé une fin de non-recevoir, et préfère miser sur la reprise de la croissance et l'augmentation des recettes fiscales pour financer les dépenses nouvelles. "Il n'y pas de différend entre le ministre des finances et moi pour une raison simple, c'est que, notamment s'agissant de la défense, je décide et il exécute", a tranché M. Chirac au cours de l'entretien. "Personne n'est obligé d'être ministre, j'attends que chacun exécute", a-t-il ajouté. Il a averti qu'il y avait "d'autres ministres possibles, dans tous les postes". "Je ne vois pas pourquoi on fait une polémique qui me paraît beaucoup plus inspirée par des raisons de politique avec un petit "p" que par des raisons de défense de l'intérêt général", a poursuivi le chef de l'Etat.

Manifestement, M. Sarkozy ne l'entend pas ainsi. Sa volonté de défendre ses idées semble indiquer qu'il n'a pas l'intention de claquer la porte du gouvernement. Certains élus proches de lui l'ont pourtant encouragé, mercredi, à tirer prétexte des "déclarations brutales et disproportionnées" du chef de l'Etat pour présenter sa dimension. Mais M. Sarkozy semble vouloir attendre que M. Chirac lui-même lui intime de quitter ses fonctions.

La succession d'Alain Juppé à la tête de l'UMP pourrait lui en donner l'occasion. M. Chirac a en effet réaffirmé, le 14 juillet, la règle de l'incompatibilité entre des fonctions ministérielles et celles de président de l'UMP. "Si tel ou tel ministre, car il y en a plusieurs qui semblent intéressés, veut se lancer dans la campagne, s'il est élu président de l'UMP, il démissionnera immédiatement ou je mettrai fin immédiatement à ses fonctions", a indiqué M. Chirac, qui l'avait déjà indiqué à M. Sarkozy lors d'une conversation en tête-à-tête, le 22 juin.

"Si vous avez un premier ministre, qui a un ministre par ailleurs président du principal parti de la majorité, ça veut dire en clair que vous n'avez plus de premier ministre", a expliqué le chef de l'Etat. "Chaque chose en son temps", a-t-il insisté. L'élection présidentielle de 2007, "c'est dans trois ans".

Un peu plus tard, Renaud Dutreil, ministre de la fonction publique, résumait la situation : "Il y a un patron, c'est le président de la République (...) Il n'y a pas de place pour deux autorités." Les deux protagonistes sont sans doute d'accord sur ce point : il y a désormais un homme un trop.

Christophe Jakubyszyn


Les adieux discrets d'Alain Juppé à l'UMP

La veille de l'intervention télévisée du chef de l'Etat, Alain Juppé a organisé une discrète cérémonie d'adieux pour marquer son départ de la présidence de l'UMP. Après avoir présidé son dernier bureau politique le 6 juillet, l'ancien premier ministre a convié, mardi 13 juillet, le personnel du parti chiraquien dans un restaurant parisien du 7e arrondissement. M. Juppé a remercié chacun pour le travail effectué avant de déclarer qu'il n'était "pas encore mort", ajoutant, sans plus de précision : "Seul Dieu en décidera." Il a également appelé le personnel du parti à "continuer ce -qui- a -été- commencé" et à "travailler dans l'union". Condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à dix ans d'inéligibilité dans l'affaire du financement du RPR, M. Juppé a toujours indiqué qu'il quitterait l'UMP "à la mi-juillet"sans préciser de date. Son procès en appel aura lieu du 13 au 19 octobre. Son successeur à la tête de l'UMP doit être élu à la mi-novembre.

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