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blog non officiel de Nicolas Sarkozy

17 mars 2012

Deux sondages confirment la progression de Nicolas Sarkozy

source: le nouvelobs

Deux sondages confirment vendredi 16 mars la progression de Nicolas Sarkozy. La première plaçant Nicolas sarkozy en tête des intentions de vote, tandis que le deuxième place les deux favoris à égalité.

Ces enquêtes viennent confirmer une tendance qui s'est précisée tout au long de cette semaine : les deux candidats semblent finalement au coude à coude pour le premier tour de la présidentielle.

Mardi, deux sondages contradictoires mettaient, pour l'un, Sarkozy en tête pour la première fois, et pour l'autre, Hollande devant. Mercredi, les deux favoris étaient déjà à égalité. Mais François Hollande l'emporte toujours largement au second tour.

Sarkozy en tête

Selon l'enquête en continu (rolling) Ifop-Fiducial pour "Paris Match", Nicolas Sarkozy passe en tête, dépassant François Hollande, selon la note d'étape publiée vendredi.

Nicolas Sarkozy a terminé cette semaine avec 27,5% d'intentions de vote, en baisse de 0,5 point par rapport à jeudi, mais en hausse de 0,5% par rapport au 8 mars. François Hollande est à 26,5%, inchangé par rapport à jeudi, mais en recul de 2,5% sur une semaine.

Au second tour, l'écart entre les deux candidats se resserre. L'écart de 10 points observé la semaine dernière se réduit à 8. François Hollande (54%) conserve l'avantage sur Nicolas Sarkozy (46%), mais avec la plus faible marge jamais enregistrée depuis la mise en place de cette enquête en continu.

Jean-Luc Mélenchon atteint pour sa part 10,5% des intentions de vote vendredi contre 9,5% il y a une semaine.

De son côté Marine Le Pen stabilise son score autour de 17%.

François Bayrou a enregistré une progression assez sensible cette semaine, passant de 12 à 13,5% avant de revenir à 13% vendredi.

Hollande et Sarkozy à égalité

Selon une enquête OpinionWay-Fiducial pour LCI et "Le Figaro" publiée vendredi 16 mars. Nicolas Sarkozy, qui a gagné 1,5 point depuis le 7 mars, et François Hollande, qui en a perdu autant, sont à égalité avec 27,5% d'intentions de vote chacun au premier tour de la présidentielle.

Selon ce nouveau sondage effectué les 14 et 15 mars, Marine Le Pen, troisième, perd un point d'intentions de vote à 16%. François Bayrou est stable à 13%. Jean-Luc Mélenchon enregistre la plus forte hausse de cette enquête, 2 points à 10%.

Eva Joly, 2%, perd un point. Nicolas Dupont-Aignan est inchangé à 1%. Philippe Poutou progresse de 0,5 point à 1%. Nathalie Arthaud est inchangée avec 0,5% d'intentions de vote.

9% des personnes interrogées n'expriment pas d'intention de vote.

Au second tour, François Hollande l'emporterait avec 55% des voix, en baisse d'un point, contre 45% à Nicolas Sarkozy (+1 point). 20% n'expriment pas d'intention de vote.

Sondage Ifop-Fiducial (rolling) pour "Paris Match" réalisé en ligne auprès d'un échantillon de 928 personnes inscrites sur les listes électorales (interrogées du 13 au 16 mars), extrait d'un échantillon de 986 personnes représentatif de la population française âgé de 18 ans et plus et constitué selon la méthode des quotas. Notice consultable auprès de la commission des sondages.

Sondage OpinionWay-Fiducial pour LCI et "Le Figaro" publiée vendredi 16 mars, réalisé en ligne les 14 et 15 mars auprès d'un échantillon de 1.183 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d'un échantillon de 1.230 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 2 à 3 points au plus pour un échantillon de 1.000 répondants. Notice consultable à la commission des sondages.

 
 
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17 mars 2012

Sarkozy et Hollande à égalité à 27,5 %, dans un sondage

source: le monde

Nicolas Sarkozy et François Hollande sont crédités des mêmes intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, à 27,5 %, dans un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI, diffusé vendredi (voir en PDF).

Le candidat socialiste perd 1,5 point depuis le dernier baromètre, le 7 mars, quand le président sortant en gagne autant.

De son côté, la candidate du Front national, Marine Le Pen, perd un point, à 16 %. Le candidat du MoDem, François Bayrou, reste stable à 13 %, et celui du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, progresse de deux points, à 10 %.

Eva Joly (Europe Ecologie - Les Verts) baisse d'un point et recueille 2 % des intentions de vote, alors que Philippe Poutou (NPA) gagne un demi point, à 1 %.

Etude réalisée auprès d'un échantillon de 1 183 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

17 mars 2012

Hollande à « Des paroles et des actes » : petites et grandes approximations

source: le monde

Dernier épisode de "Des Paroles et des actes", l'émission politique de France 2, qui accueillait jeudi 15 mars François Hollande (revoir l'émission ici).  Le candidat socialiste n'a pas fait d'annonces majeures, mais a continué à défendre son programme et ses propositions, à l'aide d'arguments chiffrés ou factuels. Qui s'avèrent parfois inexacts. Nous en avons relevé et vérifié cinq.

1/ "Depuis dix ans, il y a une augmentation de la dépense publique et une diminution d'impôt au bénéfice, notamment, des plus aisés."

Première affirmation de M. Hollande : il y a eu une hausse de la dépense publique depuis dix ans. Elle ne fait pas débat : la dépense publique progresse en moyenne de 2% par an en volume depuis la fin des années 1990. Le premier graphique ci-dessous, extrait du rapport  sur la dépense publique annexé au projet de loi de finances 2012, montre l'évolution de sa croissance, ce qui permet de voir les années où elle a plus ou moins augmenté.

Ce second graphique, lui, matérialise la progression de cette dépense publique.Comme on le voit, elle est constante sur le long terme, donc pas seulement depuis 10 ans comme le dit M. Hollande

Sur les impôts, l'affirmation de M. Hollande est plus discutable. Il est exact que les impôts des plus aisés ont tendance à diminuer depuis dix ans, comme nous l'avons montré dans un autre billet des Décodeurs consacré à la question.  En revanche, la "diminution d'impôt" dont M. Hollande accuse la droite est en partie imputable également à la gauche. Dans un rapport de 2010, le rapporteur UMP du budget Gilles Carrez montrait que ces pertes de recettes ont atteint entre 100 et 120 milliards d'euros en dix ans. Il montrait aussi que le pic de pertes de recettes du fait de mesures de baisses d'impôts était imputable... à Lionel Jospin, en 2001. Même si ensuite, c'est en 2007 qu'on trouve la deuxième année de baisse la plus importante.

Au final, M. Hollande a cependant plutôt raison, même s'il présente les choses sous un jour favorable à son camp.

2/ "La dette publique a augmenté de 60 % à 90 %, depuis 2002."

Autre chiffre énoncé par M. Hollande : la hausse de la dette. Mais cette fois, il se trompe de cinq points, ce qui n'est pas rien.

En 2002, la dette publique de la France était, au sens de Maastricht (selon la nomenclature de calcul utilisée par l'Europe pour savoir si un pays rentre dans les critères de convergence), de 59% du PIB, selon un rapport de l'Insee.

En 2011, la dette a atteint, toujours au sens de Maastricht, un total de 1688,9 milliards d'euros. Soit, toujours selon l'Insee, 85,3% du PIB. Et pas 90%.

3/ "30 000 places en prison, c'est 3 milliards d'euros plus 1 milliard par an en fonctionnement."

La phrase fait référence à la proposition de M. Sarkozy de construire 30 000 places  de prison supplémentaires d'ici 2017.

Le coût de la mesure est chiffré différemment selon les "cellules de chiffrages". Pour l'institut Montaigne, de sensibilité libérale, le coût est de 1,250 milliard d'euros par an,  notamment car sur ce total de 30 000 places, 13 000 sont déjà budgétées. Toujours selon cet institut, la mesure reviendrait à 737 millions d'euros d'investissements, et 730 millions de coût annuel de fonctionnement. Et non un milliard.En cumulant sur cinq ans, on parvient cependant à 3,5 milliards d'euros d'investissements.

Autre  cellule de chiffrage, l'Institut de l'entreprise n'a pas fait le calcul sur la proposition de Nicolas Sarkozy, mais sur celle de Marine Le Pen, qui propose pour sa part 40 000 places supplémentaires. L'institut évalue cette fois à 1,2 milliard par an le coût de fonctionnement, et à 4,3 à 5,8 milliards d'euros le coût d'investissement. Soit un total qui correspond à celui de M. Hollande compte tenu du nombre de places différent, sur la base d'un calcul d'un coût par place créée.

Le chiffre de trois milliards est en fait celui donné par l'Observatoire national des prisons, qui ne le détaille pas. Mais les trois sources donnent des prévisions plutôt en ligne avec ce que dit François Hollande. Du reste, l'UMP ne conteste pas ce chiffre.

4/ "Sur Fessenheim. Votre propre ministre de l'écologie  avait préfiguré une fermeture"

Questionné sur sa volonté de fermer la centrale alsacienne, la plus vieille de France, et dont la sécurité est questionnée, notamment car elle se trouve sur une faille sismique, M. Hollande a justifié ce choix en estimant que le gouvernement avait un temps lui-même envisagé de fermer la centrale.

Le candidat socialiste fait référence à cet entretien accordé à France info par la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, le 15 décembre 2011. Elle expliquait que la fermeture de la centrale n'était "pas exclue", ce qui avait donné lieu à quelques articles de presse.

Mais en tirer la conclusion que le gouvernement avait "préfiguré une fermeture" semble quelque peu abusif. Mis à part quelques échos, suite à cette déclaration de la ministre fin 2011, le gouvernement affiche une certaine constance. En 2007, Nathalie Kosciusko-Morizet expliquait déjà au Sénat : "Aucune considération de sécurité ne justifie aujourd'hui une fermeture", et renvoyait aux conclusions des rapports de l'autorité de sûreté nucléaire de 2009. Ceux-ci ont, depuis, conclu que la centrale était exploitable, ce que contestent écologistes et associations.

5/ "Nous allons bientôt recevoir M. Copé, une niche a été créée à son initiative : 6 milliards d'euros par an"

François Hollande ne dit pas la vérité. La "niche Copé" que le PS n'a de cesse de pourfendre, a été mise en place en 2004, et offre aux entreprises une exonération des plus-values sur les cessions de filiales et de titres de participation. A l'époque de son adoption, elle n'est pas destinée à coûter très cher. Mais rapidement, les entreprises y ont eu recours. Et le coût de cette niche, en terme de manque à gagner pour les finances publiques, explose : 434 millions en 2006, 2 milliards d'euros en 2007, 12,5 milliards en 2008,  puis 6 milliards en 2009, selon les premières estimations.

Mais ces chiffres sont quelque peu surévalués : ils représentent le manque à gagner pour les finances publiques en prenant pour base une imposition à 33% sur les sociétés. Or ce taux ne correspond pas à la réalité de l'imposition des sociétés. Le conseil des prélèvements obligatoires - un organisme qui dépend de la Cour des comptes, a refait son calcul en prenant pour base 15% d'impôts sur les sociétés. Et parvient à un coût de 9 à 10 milliards en trois ans. Soit trois milliards chaque année et non six.

Lire : Niche Copé, retour sur un objet fiscal de tous les fantasmes

Surtout, cette fameuse "niche Copé" a depuis été modifiée, avec une surtaxe de 10% "pour frais et charges", qui limite l'ampleur de la défiscalisation. Les six milliards par an de François Hollande ne sont donc valables que pour la seule année 2009, et encore correspondent-ils à un comptage plutôt sévère. L'affirmation du candidat socialiste est donc plutôt fausse

5 février 2009

Nicolas Sarkozy "face à la crise"

source: le monde
sa1021:49 -  "Mon métier est très difficile"
"Mon métier est très difficile", explique Nicolas Sarkozy, qui dit avoir des "doutes" sur un éventuel second mandat. "Je ne prends aucun engagement dans un sens ou dans l'autre." "Je ne suis même pas à la moitié de mon premier mandat, rappelle-t-il. Je n'ai pas à me projeter, j'ai à faire le boulot."

21:45 - "Rachida Dati reviendra au gouvernement"
"Rachida Dati est remarquable. Elle a fait les peines-plancher, elle a réformé la carte judiciaire." Il réfute toute sanction contre sa ministre de la justice, qui "reviendra au gouvernement". Quant à Rama Yade, "c'est dommage" qu'elle n'ait pas voulu se présenter aux élections européennes.

21:44 - "Le service minimum, ça marche"
A propos de la journée de mobilisation du 29 janvier : "Quelque chose a changé dans le pays, le service minimum, ça marche !" Le président déplore en revanche "l'attitude de Bertrand Delanoë, qui a refusé de l'appliquer".

21:42 - Sur le statut des enseignants-chercheurs, "on est prêt à évoluer"
"A la fin de mon quinquennat, on aura augmenté de 33 % les crédits mis pour chaque étudiant", assure le président, qui parle d'une "priorité absolue". Sur le statut des enseignants-chercheurs, "on est prêt à évoluer sur certaines modalités".

21:39 - Nomination du président de France Télévisions : "de la transparence"
Sur la réforme de l'audiovisuel : "Ce n'est pas le président qui décide de la nomination du président de France Télévisions, c'est le gouvernement", explique Nicolas Sarkozy, qui énumère les maillons de la chaîne de nomination qui font qu'il n'est pas seul décisionnaire. "Nous passons d'un système d'hypocrisie à un système de transparence."

21:37 - "Quand on est préfet, on est responsable"
Interrogé sur la mutation-sanction du préfet de la Manche, après une visite présidentielle mouvementée à Saint-Lô, M. Sarkozy assure : "Il y a une erreur qui a été faite par le préfet : il avait tous les effectifs à sa disposition et il n'a pas garanti l'ordre public", assure le président, évoquant des "brutalités". "Le principe de responsabilité doit s'appliquer aux hauts fonctionnaires."

21:33 - "Vous croyez vraiment que de Gaulle ne décidait pas ?"
"Vous croyez vraiment que le général de Gaulle ne décidait pas ?", demande le chef de l'Etat pour justifier son style présidentiel. Il passe en revue les présidents de la Ve République, tous des "patrons", des "leaders". Se représenter à la présidence ? "On peut mais ce n'est pas une obligation."

21:31 - Kouchner ? "Le petit système médiatique s'emballe"
"M. Kouchner a-t-il des ennuis avec la police ?", interroge le président pour défendre son ministre des affaires étrangères, mis en cause dans le livre de Pierre Péan. "Le petit système médiatique s'emballe", accuse M. Sarkozy, qui dit "croire" son ministre quand celui-ci récuse tout conflit d'intérêts. "C'est un homme à qui on peut faire confiance."

21:28 - Sarkozy veut "bouger" sur la TVA dans la restauration
Le président veut un système de TVA réduite pour tous les produits "propres". Et "tous les produits culturels à 5,5 %". M. Sarkozy veut aussi "bouger" sur la TVA dans la restauration.

21:26 - L'élection d'Obama : "fantastique"
"Barack Obama viendra en France", indique M. Sarkozy, qui, rappelant la ségrégation des années 1960, qualifie l'élection du président américain de "fantastique".

21:25 - "Revoir les relations de la France avec Andorre et Monaco"
En évoquant la question des paradis fiscaux, le chef de l'Etat annonce qu'il souhaite revoir les relations de la France avec Andorre et Monaco.

21:23 - "Les gens se révolteront"
Hedge funds, régulation, paradis fiscaux... Le président veut des résultats, "sinon les gens se révolteront et ils auront raison", prévient le président.

21:19 - "Pour financer la dépense publique, il faut des impôts"
"Ce n'est pas en embauchant plus de fonctionnaires qu'on résout les problèmes", assure M. Sarkozy, citant l'école ou l'hôpital. Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sera donc maintenu. Cette mesure doit aussi permettre de diminuer le poids de la dépense publique. "Pour financer la dépense publique, il faut des impôts", ajoute le chef de l'Etat, qui se "refuse" à augmenter ces derniers.

21:15 - Relance par la consommation ou investissement ?
"Si le consommateur ne consomme plus, c'est qu'il a peur pour l'emploi", dit M. Sarkozy pour justifier son choix de la relance par l'investissement. "Un point de TVA" en plus ou en moins, "ça ne joue pas".

21:13 - "Un ordre mondial pour contrôler le marché"
"Je veux que dans la zone euro, on coordonne nos efforts", affirme le président. Par ailleurs, le président souhaite que les Vingt-Sept aient une position commune sur la refonte du capitalisme. Avec comme objectif général : que les institutions financières soient contrôlées ; que la titrisation à outrance cesse ; que les paradis fiscaux soient bridés ; que les agences de notation soient elles aussi contrôlées. 21:03 -  "Je retournerai à Gandgrange"
"Un seul four a été fermé alors que la production d'acier dans le monde a été divisée par deux", se défend M. Sarkozy, accusé d'avoir déçu les espoirs des sidérurgistes. Selon lui, les engagements de Lakshmi Mittal ont été "tenus". Seul échec, selon le président : Poweo ne viendra pas sur le site. "Je retournerai à Gandrange", dit le président.

21:01 - "0 centime de bonus pour les dirigeants des grandes banques"
"Cette année, il y aura 0 centime de bonus pour les dirigeants des grandes banques." C'est le "moins qu'on puisse faire", estime le président, qui se dit toutefois opposé "à toute règle générale" : "si les dirigeants sont bons, il est normal qu'ils gagnent beaucoup d'argent".

20:59 - Sarkozy veut que la Cour des comptes enquête sur les fonds accordés aux banques
Sarkozy va demander au président de la Cour des comptes, Philippe Seguin, de «conduire un certain nombre d'enquêtes» sur la bonne utilisation des fonds accordés aux banques pour faire face à la crise.

20:57 - Supprimer la taxe professionnelle devrait coûter "huit milliards d'euros"
La suppression de la taxe professionnelle en 2010 devrait coûter "huit milliards d'euros". Parmi les pistes de financement, il évoque "la taxe carbone". Des "contreparties" seront demandées aux industriels, indique-t-il sans plus de précisions.

20:54 - Pas de taxe professionnelle en 2010
Au-delà des effets de la crise, Nicolas Sarkozy relève les "erreurs commises en amont", notamment la délocalisation d'usines produisant des voitures vendues en France. "Je veux qu'on arrête les délocalisations", dit le président. Pour cela, "on supprimera la taxe professionnelle en 2010", et ce dans tous les secteurs.

20:49 - L'entreprise et ses richesses
Comment mieux partager les richesses dans l'entreprise, s'interroge ensuite Nicolas Sarkozy. Il évoque une recherche de rentabilité "invraisemblable". Il faudra arbitrer entre l'actionnaire et le salarié. Ce sera l'un des thèmes évoqués le 18 février, et l'objet de discussions pendant trois à six mois. A titre "personnel", il estime que la "règle des trois tiers est une bonne règle" (33 % pour les salaires, 33 % pour les bénéfices, 33 % pour les investissements).

20:46 - Le président recevra les partenaires sociaux le 18 février
Comme cela avait été annoncé après la journée de grève du 29 janvier, le président rencontrera les partenaires sociaux le 18 février.

20:41 - "Supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu"
"Comment aider les classes moyennes ?", s'interroge le chef de l'Etat, qui avance plusieurs hypothèses, présentées sous la forme de "questions", de "pistes" : - Supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu, qui "concerne deux millions de contribuables" ; - Augmenter les allocations familiales ; - Offrir des chèques emploi-service aux personnes âgées ou aux personnes seules.

20:40 - Mieux protéger les jeunes
Il souhaite que les jeunes entrés de fraîche date dans la vie professionnelle soient mieux indemnisés. "C'est à moi de protéger les gens."

20:38 - Le chômage partiel "indemnisé à plus de 60 % du salaire brut"
Le président souhaite que le chômage partiel soit "indemnisé à plus de 60 % du salaire brut", contre 50 % aujourd'hui. Il réunira les partenaires sociaux bientôt pour aboutir à cette réforme.

20:32 - "Garantir la croissance pour sauver des emplois"
"Nous devons garantir la croissance pour sauver des emplois", explique M. Sarkozy. Il détaille ensuite certaines des mesures du plan de relance qui "donneront du travail à nos entreprises et sauveront des emplois". Le président s'estime "incapable" de chiffrer le nombre de ces emplois sauvés.

20:30 - Témoignages
Après quelques questions d'"introduction", place à de nouveaux témoignages de Français.

20:28 - Réforme du lycée
"Si on doit arrêter chaque réforme quand il y a une manifestation, on ne réformera rien", explique-t-il à propos de la réforme du lycée. Il explique le report de cette réforme par un manque d'"explications".

20:25 - "Malentendus"
"Les réformes restent d'actualité", assure le président. Il évoque des "malentendus" pour parler des réformes qui ont été retirées : fichier Edvige, réforme du lycée... Cette dernière sera menée à bien, affirme-t-il.

20:22 - Quelles priorités pour le quinquennat ?
"Le cœur de ma campagne a été la réhabilitation du travail. C'est toujours mon objectif", assure M. Sarkozy. 20:21 -  Le sauvetage des banques
Le président rappelle les sommes mobilisées pour relancer l'économie et soutenir les banques. L'argent prêté à ces dernières "n'a pas coûté un centime aux Français et rapportera de l'argent". M. Sarkozy annonce que l'intégralité des revenus des intérêts perçus en 2009 sur les fonds prêtés aux banques en difficulté, soit 1,4 milliard d'euros, sera utilisé pour financer des mesures sociales.

20:20 - "Le premier responsable"
"Il est normal que les gens se tournent vers le premier responsable et je n'ai pas l'intention d'évacuer ma responsabilité."

20:18 - "Je comprends l'inquiétude des Français"
"Nous avons affaire à une crise comme le monde n'en a jamais connue depuis un siècle. Je comprends l'inquiétude des Français", dit le président, comme il l'avait assuré au soir des manifestations du 29 janvier.

20:16 - Témoignages
Le président entend se livrer à une entreprise de pédagogie. Des témoignages de Français recueillis dans les cortèges du 29 janvier sont diffusés.

20:11 - 90 minutes d'interview
Ce grand oral, intitulé "Face à la crise" est animé par quatre journalistes - Laurence Ferrari (TF1), David Pujadas (France 2), Alain Duhamel (RTL) et Guy Lagache (M6). Il durera 1 h 30.

20:00 - Nicolas Sarkozy "face à la crise"
Retrouvez en direct les citations et les annonces marquantes des 90 minutes d'interview du chef de l'Etat.

26 septembre 2008

Le discours de Nicolas Sarkozy à Toulon

source: le monde

 

sa2Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les parlementaires, Monsieur le Maire de Toulon, cher Hubert Falco, Mes chers amis,

Si j'ai voulu m'adresser ce soir aux Français, c'est parce que la situation de notre pays l'exige. Je mesure la responsabilité qui est la mienne dans les circonstances exceptionnelles où nous nous trouvons.
Une crise de confiance sans précédent ébranle l'économie mondiale. De grandes institutions financières sont menacées, des millions de petits épargnants dans le monde qui ont placé leurs économies à la Bourse voient jour après jour fondre leur patrimoine, des millions de retraités qui ont cotisé à des fonds de pension craignent pour leurs retraites, des millions de foyers modestes sont mis en difficulté par la hausse des prix.
Comme partout dans le monde, les Français ont peur pour leurs économies, pour leur emploi, pour leur pouvoir d'achat.
La peur est une souffrance. La peur empêche d'entreprendre, de s'engager. Quand on a peur, on n'a pas de rêve, on ne se projette pas dans l'avenir. La peur est la principale menace qui pèse aujourd'hui sur l'économie.
Il faut vaincre cette peur. C'est la tâche la plus urgente. On ne la vaincra pas, on ne rétablira pas la confiance en mentant mais en disant la vérité.
La vérité, les Français la veulent, ils sont prêts à l'entendre. S'ils ont le sentiment qu'on leur cache quelque chose, le doute grandira. S'ils ont la conviction qu'on ne leur cache rien, ils puiseront en eux-mêmes la force de surmonter la crise.
Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise n'est pas finie, que ses conséquences seront durables, que la France est trop engagée dans l'économie mondiale pour que l'on puisse penser un instant qu'elle pourrait être à l'abri des évènements qui sont en train de bouleverser le monde. Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat.
Dire la vérité aux Français, c'est leur dire d'abord la vérité sur la crise financière. Parce que cette crise, sans équivalent depuis les années 30, marque la fin d'un monde qui s'était construit sur la chute du Mur de Berlin et la fin de la guerre froide. Il avait été porté par un grand rêve de liberté et de prospérité.
La génération qui avait vaincu le communisme avait rêvé d'un monde, où la Démocratie et le marché résoudraient tous les problèmes de l'humanité. Elle avait rêvé d'une mondialisation heureuse qui vaincrait la pauvreté et la guerre.
Ce rêve a commencé à devenir réalité  : les frontières se sont ouvertes, des millions d'hommes ont été arrachés à la misère, mais le rêve s'est brisé sur le retour des fondamentalismes religieux, des nationalismes, des revendications identitaires, sur le terrorisme, les dumpings, les délocalisations, les dérives de la finance globale, les risques écologiques, l'épuisement annoncé des ressources naturelles, les émeutes de la faim.
Une certaine idée de la mondialisation s'achève avec la fin d'un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir.
L'idée de la toute puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle. L'idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle.
Pendant plusieurs décennies on a créé les conditions dans lesquelles l'industrie se trouvait soumise à la logique de la rentabilité financière à court terme. On a caché les risques toujours plus grands qu'on était obligé de prendre pour obtenir des rendements de plus en plus exorbitants. On a mis en place des systèmes de rémunération qui poussaient les opérateurs à prendre de plus en plus de risques inconsidérés. On a fait semblant de croire qu'en mutualisant les risques on les faisait disparaître. On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier qui est de mobiliser l'épargne au profit du développement économique et d'analyser le risque du crédit. On a financé le spéculateur plutôt que l'entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d'assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d'amortir le choc.
C'était une folie dont le prix se paie aujourd'hui !
Ce système où celui qui est responsable d'un désastre peut partir avec un parachute doré, où un trader peut faire perdre cinq milliards d'Euro à sa banque sans que personne s'en aperçoive, où l'on exige des entreprises des rendements trois ou quatre fois plus élevés que la croissance de l'économie réelle, ce système a creusé les inégalités, il a démoralisé les classes moyennes et alimenté la spéculation sur les marchés de l'immobilier, des matières premières et des produits agricoles.
Mais ce système, il faut le dire parce que c'est la vérité, ce n'est pas l'économie de marché, ce n'est pas le capitalisme.
L'économie de marché c'est le marché régulé, le marché mis au service du développement, au service de la société, au service de tous. Ce n'est pas la loi de la jungle, ce n'est pas des profits exorbitants pour quelques-uns et des sacrifices pour tous les autres. L'économie de marché c'est la concurrence qui réduit les prix, qui élimine les rentes et qui profite à tous les consommateurs.
Le capitalisme ce n'est pas le court terme, c'est la longue durée, l'accumulation du capital, la croissance à long terme.
Le capitalisme ce n'est pas la primauté donnée au spéculateur. C'est la primauté donnée à l'entrepreneur, la récompense du travail, de l'effort, de l'initiative.
Le capitalisme ce n'est pas la dilution de la propriété, l'irresponsabilité généralisée. Le capitalisme c'est la propriété privée, la responsabilité individuelle, l'engagement personnel, c'est une éthique, une morale, des institutions.
Le capitalisme c'est ce qui a permis l'essor extraordinaire de la civilisation occidentale depuis sept siècles.
La crise financière n'est pas la crise du capitalisme. C'est la crise d'un système qui s'est éloigné des valeurs les plus fondamentales du capitalisme, qui a trahi l'esprit du capitalisme.
Je veux le dire aux Français  : l'anticapitalisme n'offre aucune solution à la crise actuelle. Renouer avec le collectivisme qui a provoqué dans le passé tant de désastres serait une erreur historique.
Mais ne rien faire, ne rien changer, se contenter de mettre toutes les pertes à la charge du contribuable et faire comme s'il ne s'était rien passé serait aussi une erreur historique.
Nous pouvons sortir plus forts de cette crise. Si nous acceptons de changer nos manières de penser et nos comportements. Si nous faisons l'effort nécessaire pour nous adapter aux réalités nouvelles qui s'imposent à nous. Si nous agissons au lieu de subir.

La crise actuelle doit nous inciter à refonder le capitalisme sur une éthique de l'effort et du travail, à retrouver un équilibre entre la liberté et la règle, entre la responsabilité collective et la responsabilité individuelle.
Il faut un nouvel équilibre entre l'Etat et le marché, alors que partout dans le monde les pouvoirs publics sont obligés d'intervenir pour sauver le système bancaire de l'effondrement.

Un nouveau rapport doit s'instaurer entre l'économie et la politique à travers la mise en chantier de nouvelles réglementations.

L'autorégulation pour régler tous les problèmes, c'est fini. Le laissez-faire, c'est fini. Le marché qui a toujours raison, c'est fini.
Il faut tirer les leçons de la crise pour qu'elle ne se reproduise pas. Nous venons de passer à deux doigts de la catastrophe, on ne peut pas prendre le risque de recommencer.

Si l'on veut reconstruire un système financier viable, la moralisation du capitalisme financier demeure la priorité.

Je n'hésite pas à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d'abus, trop de scandales.

Alors ou bien les professionnels se mettent d'accord sur des pratiques acceptables, ou bien nous réglerons le problème par la loi avant la fin de l'année.

Les dirigeants ne doivent pas avoir le statut de mandataire social et bénéficier en même temps des garanties liées à un contrat de travail. Ils ne doivent pas recevoir d'actions gratuites. Leur rémunération doit être indexée sur les performances économiques réelles de l'entreprise. Ils ne doivent pas pouvoir prétendre à un parachute doré lorsqu'ils ont commis des fautes ou mis leur entreprise en difficulté. Et si les dirigeants sont intéressés au résultat, les autres salariés doivent l'être aussi. S'ils ont des stocks options, les autres salariés doivent en avoir aussi ou à défaut bénéficier d'un système d'intéressement.
Voilà quelques principes simples qui relèvent du bon sens et de la morale élémentaire sur lesquels je ne céderai pas.
Les dirigeants perçoivent des rémunérations élevées parce qu'ils ont de lourdes responsabilités. Mais on ne peut pas vouloir être très bien payé et ne pas vouloir assumer ses responsabilités.
C'est encore plus vrai dans la finance que partout ailleurs. Comment admettre que tant d'opérateurs financiers s'en tirent à bon compte alors que pendant des années ils se sont enrichis en menant tout le système financier à la faillite ?
Les responsabilités doivent être recherchées et les responsables de ce naufrage au moins sanctionnés financièrement. L'impunité serait immorale. On ne peut pas se contenter de faire payer les actionnaires, les clients et les salariés les plus modestes en exonérant les principaux responsables. Qui pourrait accepter une telle injustice ?
Il faut ensuite réglementer les banques pour réguler le système. Car les banques sont au cœur du système.
Il faut cesser d'imposer aux banques des règles de prudence qui sont d'abord une incitation à la créativité comptable plutôt qu'à une gestion rigoureuse des risques. Ce qu'il faudra dans l'avenir, c'est contrôler beaucoup mieux la façon dont elles font leur métier, la manière dont elles évaluent et dont elles gèrent leurs risques, l'efficacité de leurs contrôles internes…
Il faudra imposer aux banques de financer le développement économique plutôt que la spéculation.
La crise devrait amener à une restructuration de grande ampleur de tout le secteur bancaire mondial. Compte tenu de ce qui vient de se passer et de l'importance de l'enjeu pour l'avenir de notre économie, il va de soi qu'en France l'Etat y jouera un rôle actif.

Il va falloir s'attaquer au problème de la complexité des produits d'épargne et de l'opacité des transactions de façon à ce que chacun soit en mesure d'évaluer réellement les risques qu'il prend.

Mais il faudra bien aussi se poser des questions qui fâchent comme celle des paradis fiscaux, celle des conditions dans lesquelles s'effectuent les ventes à découvert qui permettent de spéculer en vendant des titres que l'on ne possède pas ou celle de la cotation en continu qui permet d'acheter et de vendre à tout moment des actifs et dont on sait le rôle qu'elle joue dans les emballements du marché et les bulles spéculatives.

Il va falloir s'interroger sur l'obligation de comptabiliser les actifs aux prix du marché qui se révèlent si déstabilisant en cas de crise.

Enfin, il va falloir se décider à contrôler les agences de notation qui ont été défaillantes, et faire en sorte que plus aucune institution financière, et plus aucun fonds ne soit en mesure d'échapper au contrôle d'une autorité de régulation.

Mais la remise en ordre du système financier ne serait pas complète si en même temps on ne cherchait pas à mettre un terme au désordre des monnaies.
La monnaie est au cœur de la crise financière comme elle est au cœur des distorsions qui affectent les échanges mondiaux. Et si l'on n'y prend pas garde le dumping monétaire finira par engendrer des guerres commerciales extrêmement violentes et ouvrira ainsi la voie au pire des protectionnismes. Car le producteur français peut faire tous les gains de productivité qu'il veut, il peut à la rigueur concurrencer les bas salaires des ouvriers chinois, mais il ne peut pas compenser la sous-évaluation de la monnaie chinoise. Notre industrie aéronautique peut être aussi performante que possible, elle ne peut pas lutter contre l'avantage de compétitivité que la sous-évaluation du dollar donne aux constructeurs américains.

Je redis donc, à quel point il me paraît nécessaire que les chefs d'Etat et de gouvernement des principaux pays concernés se réunissent avant la fin de l'année pour tirer les leçons de la crise financière et coordonner leurs efforts pour rétablir la confiance. J'ai fait cette proposition en plein accord avec la chancelière allemande, Madame Merkel, avec qui je m'en suis entretenu et qui partage les mêmes préoccupations à propos de la crise financière et sur les leçons qu'il va falloir en tirer.
Je suis convaincu que le mal est profond et qu'il faut remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial, comme on le fit à Bretton-Woods après la Seconde Guerre Mondiale, afin de créer les outils d'une régulation mondiale que la globalisation et la mondialisation des échanges rendent désormais nécessaires. On ne peut pas continuer de gérer l'économie du XXIème siècle avec les instruments de l'économie du XXème. On ne peut pas davantage penser le monde de demain avec les idées d'hier.
Quand les banques centrales font tous les jours toute la trésorerie des banques et quand le contribuable américain s'apprête à dépenser mille milliards de dollars pour éviter la faillite généralisée, il me semble que la question de la légitimité des pouvoirs publics à intervenir dans le fonctionnement du système financier ne se pose plus !
Oui, il arrive que l'autorégulation soit insuffisante. Oui, il arrive que le marché se trompe. Oui, il arrive que la concurrence soit inefficace ou déloyale. Alors il faut bien que l'Etat intervienne, qu'il impose des règles, qu'il investisse, qu'il prenne des participations, pourvu qu'il sache se retirer quand son intervention n'est plus nécessaire.
Rien ne serait pire qu'un Etat prisonnier de dogmes, enfermé dans une doctrine qui aurait la rigidité d'une religion. Imaginons où en serait le monde si le gouvernement américain était resté sans rien faire face à la crise financière sous prétexte de respecter je ne sais quelle orthodoxie en matière de concurrence, de budget ou de monnaie ?
En ces circonstances exceptionnelles où la nécessité d'agir s'impose à tous, j'appelle l'Europe à réfléchir sur sa capacité à faire face à l'urgence, à repenser ses règles, ses principes, en tirant les leçons de ce qui se passe dans le monde. Elle doit se donner les moyens d'agir quand la situation l'exige et non se condamner à subir. Si l'Europe veut préserver ses intérêts. Si elle veut avoir son mot à dire dans la réorganisation de l'économie mondiale. Si elle veut se donner les moyens de sortir renforcée et non pas affaiblie de la crise actuelle, elle doit engager une réflexion collective sur sa doctrine de la concurrence qui n'est, à mes yeux, qu'un moyen et non une fin en soi, sur sa capacité à mobiliser des ressources pour préparer l'avenir, sur les instruments de sa politique économique, sur les objectifs assignés à la politique monétaire. Je sais que c'est difficile parce que l'Europe c'est 27 pays, mais quand le monde change, l'Europe doit changer aussi. Elle doit être capable de bousculer ses propres dogmes. Elle ne peut pas se trouver condamnée à être la variable d'ajustement de toutes les autres politiques dans le monde parce qu'elle ne se serait pas donnée les moyens d'agir. Si ce qui s'est passé aux Etats-Unis s'était passé en Europe, avec quelle rapidité, avec quelle force, avec quelle détermination l'Europe aurait-elle fait face à la crise ? Pour tous les Européens il est entendu que la meilleure réponse à la crise devrait être européenne. En tant que Président de l'Union, je proposerai des initiatives en ce sens dès le prochain conseil européen.
S'agissant de notre pays, je le dis aux Français qui craignent pour leurs économies déposées dans les banques et les établissements financiers  : les banques françaises paraissent en mesure de surmonter les difficultés actuelles, mais si elles devaient êtres mises en difficulté par la spéculation, je n'accepterais pas qu'un seul déposant perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révèlerait dans l'incapacité de faire face à ses engagements. Les épargnants qui ont eu confiance dans les banques, dans les compagnies d'assurance, dans les institutions financières de notre pays ne verront pas leur confiance trahie. Ils ne payeront pas pour les erreurs des dirigeants et l'imprudence des actionnaires.
C'est un engagement solennel que je prends ce soir  : quoi qu'il arrive, l'Etat garantira la sécurité et la continuité du système bancaire et financier français.

Je le dis avec la même détermination  : si les difficultés actuelles devaient entraîner une restriction du crédit qui priverait les Français et les entreprises, en particulier les PME, des moyens de financer leurs investissements ou d'assurer leur trésorerie, l'Etat interviendrait pour que ces financements puissent être assurés. Il le ferait par des cautions, par des garanties, par des apports en capital ou par une modification de la réglementation bancaire, mais il le ferait pour éviter que par un engrenage fatal l'économie privée de financements s'enfonce durablement dans la récession.

Bien que les ménages français soient en moyenne beaucoup moins endettés que dans la plupart des autres pays développés, l'accès au logement et à la propriété risquent d'être rendus plus difficile du fait de la contraction du crédit, de la hausse des taux d'intérêt et de la diminution d'une offre déjà insuffisante pour répondre aux besoins. La loi de mobilisation pour le logement sera adoptée en urgence. J'y ajouterai des mesures fortes pour que les programmes immobiliers en cours puissent être menés à bien et pour que des terrains appartenant au secteur public soient libérés pour y construire de nouveaux logements, ce qui contribuera à la baisse des prix qui avaient atteint des niveaux excessifs.
Face au ralentissement de l'activité se pose naturellement la question de la relance de notre économie. Cette relance nous l'avons engagée bien avant tous les autres avec les mesures prises il y a un an sur les heures supplémentaires, les intérêts d'emprunt immobilier, les droits de succession, le crédit d'impôt recherche, auxquels se sont ajoutées d'autres mesures importantes comme le déblocage de la participation. Ce soutien apporté à l'activité nous a permis de mieux résister à la crise.

Mais si l'activité venait à reculer fortement et durablement, je n'hésiterais pas à prendre les mesures nécessaires pour la soutenir. Aujourd'hui il faut du sang froid. Se garder de réactions précipitées mais en même temps être prêt à la réactivité.

La crise actuelle est une crise structurelle. Les changements qu'elle annonce sont profonds. A cette crise structurelle doit répondre une politique structurelle. Le monde change. Nous devons changer avec lui. Nous devons même autant que faire se peut, anticiper le changement. La crise appelle à accélérer le rythme des réformes non à le ralentir.
Je veux dire aux Français qu'il n'existe aucune solution miracle qui permettrait à notre pays de se dispenser des efforts nécessaires pour surmonter la crise.
Il faut bien sûr d'abord penser aux plus vulnérables dont la vie devient trop dure et qui souffrent. C'est dans les moments de crise que la solidarité avec ceux qui sont en difficulté doit être la plus forte. C'est la raison pour laquelle, j'ai pris la décision de créer le RSA, d'augmenter le minimum vieillesse, les pensions de réversion les plus modestes et pour les titulaires de minima sociaux, dont le pouvoir d'achat n'est pas garanti contrairement aux allocations familiales et aux retraites, d'accorder une prime exceptionnelle pour compenser le retard sur l'évolution réelle des prix.
Quand on veut dire la vérité aux Français, il faut la leur dire jusqu'au bout et la vérité c'est que l'Etat ne peut pas indéfiniment financer ses dépenses courantes et ses dépenses de solidarité par l'emprunt. Il faut bien un jour payer ses dettes.

L'argent de l'Etat c'est l'argent des Français. Ils ont travaillé trop dur pour le gagner pour que l'on ait le droit de le gaspiller.
Pour retrouver des marges de manœuvre pour préparer l'avenir, les dépenses de fonctionnement de l'Etat doivent diminuer. L'année prochaine c'est un total sans précédent de 30 600 emplois qui seront supprimés dans la fonction publique. La révision générale des politiques publiques continuera à produire ses effets. La réforme de l'hôpital permettra d'améliorer l'accès aux soins et leur qualité tout en supprimant des dépenses inutiles. Les agents hospitaliers seront intéressés à l'équilibre de leur budget et partout les fonctionnaires seront associés aux gains de productivité dans la fonction publique. C'est une véritable révolution culturelle qui se met ainsi en place et qui va modifier en profondeur les comportements.
Après la remise à plat de la carte judiciaire et les restructurations militaires, il faut aller plus loin dans la réorganisation de nos administrations et de nos services publics. Nous allons engager la deuxième étape de la réforme de l'Etat dès l'année prochaine.
Le grand chantier de la réforme de nos administrations locales sera ouvert dès le mois de janvier. Le moment est venu de poser la question des échelons de collectivités locales dont le nombre et l'enchevêtrement des compétences est une source d'inefficacité et de dépenses supplémentaires. La compétitivité de notre économie est capitale. Elle ne peut supporter un poids excessif de dépenses publiques.
Mais dans la situation où se trouve l'économie je ne conduirai pas une politique d'austérité qui aggraverait la récession. Je n'accepterai pas des hausses des impôts et des taxes qui réduiraient le pouvoir d'achat des Français. Mon objectif est de rendre du pouvoir d'achat aux Français non de leur en prendre.
Je n'accepterai pas d'augmenter les charges qui pèsent sur les entreprises parce que ce serait affaiblir leur compétitivité quand, au contraire, il faudrait la renforcer. Faire payer les entreprises sous prétexte que ce serait indolore, ce serait commettre une lourde erreur économique du type de celle qui fut faite au milieu des années 70 lors du premier choc pétrolier, avec les résultats désastreux que l'on sait.
La France ne s'en sortira pas en investissant moins mais en investissant plus. C'est la raison pour laquelle désormais de nouveaux investissements seront exonérés de la taxe professionnelle qui les pénalise. Une grande concertation sera organisée avec les collectivités locales pour que soient trouvée une ressource de remplacement qui ait moins d'effets nocifs sur l'économie. Mais cette réforme indispensable ne sera pas différée.

La France s'en sortira non en travaillant moins mais en travaillant plus. Tout doit être fait pour encourager le travail que depuis des décennies on s'efforce par tous les moyens de décourager.
Avec la réforme des 35 heures, avec la détaxation des heures supplémentaires, le maintien des exonérations de charges sur les bas salaires, l'instauration du RSA, la relance à venir de la participation et de l'intéressement, c'est toujours le même but qui est poursuivi  : faire en sorte que le travail coûte moins cher à l'entreprise, que le travail paye, que le travail soit libéré.
La crise doit nous inciter à aller plus loin et plus vite dans les réformes qui contribuent à réhabiliter la valeur travail au moment même où le modèle d'une finance spéculative s'effondre.
La loi à venir sur la participation et l'intéressement s'inscrit exactement dans cette perspective de rééquilibrage entre le capital et le travail. Ne pas donner tous les bénéfices aux dirigeants et aux actionnaires, en destiner une part plus grande à ceux qui par leur travail créent la richesse, redonner du pouvoir d'achat aux travailleurs sans alourdir les charges fixes de l'entreprise et ainsi remettre le capitalisme à l'endroit, voilà à côté du RSA l'autre révolution qu'il nous faut entreprendre.
Est-il besoin d'ajouter que dans la situation actuelle de l'économie mondiale, tout ce qui pourrait contribuer à alourdir le coût du travail serait suicidaire ?
Réduire les exonérations de charges sur les salaires ce ne serait pas reprendre un cadeau fait aux entreprises, ce serait contribuer à détruire de l'emploi au moment même où le ralentissement de la croissance fait repartir le chômage à la hausse et où la concurrence des pays à bas salaire ne cesse de s'intensifier.
Financer le RSA en taxant le travail aurait eu le même effet.

J'assume donc la décision de financer le RSA en taxant légèrement les revenus financiers qui depuis des années augmentent plus vite que les revenus du travail. C'est une décision juste et raisonnable. Elle ne remet pas en cause l'objectif de baisse globale des prélèvements, puisque les diminutions d'impôts et de charges décidées depuis 15 mois l'emportent de plus de 10 milliards sur les hausses.

Et au fur et à mesure qu'un nombre croissant de ceux qui jusqu'à présent étaient piégés par l'assistance sera incité à reprendre un travail, la taxe sur les revenus de l'épargne sera diminuée.
L'autre figure du capitalisme qu'il faut réhabiliter c'est celle de l'entrepreneur. Au capitalisme financier il faut opposer le capitalisme des entrepreneurs. A côté de la valeur travail, il faut remettre l'esprit d'entreprise au cœur du système de valeur de l'économie. C'est toute la philosophie de la loi de modernisation de l'économie et ce sera l'autre priorité de la politique économique dans l'avenir.
Si nous manquons d'entrepreneurs capables d'inventer l'économie de demain, ce n'est pas parce que les Français seraient plus dépourvus que les autres d'esprit d'entreprise mais parce que tout a été fait pour empêcher les Français d'entreprendre comme tout a été fait pour les empêcher de travailler.
Opposer l'effort du travailleur à l'argent facile de la spéculation, opposer l'engagement de l'entrepreneur qui risque tout dans son entreprise à l'anonymat des marchés financiers, opposer un capitalisme de production à un capitalisme de court terme, accorder une priorité à l'industrie au moment où l'étau de la finance se desserre, voilà tout le sens de la politique économique que je veux conduire.
Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que nous passons d'un monde d'abondance à un monde de rareté. C'est-à-dire d'un monde où l'on utilisait les ressources naturelles comme si elles étaient inépuisables à un monde où l'épuisement à venir des ressources naturelles sera une préoccupation de tous les jours.
Dans le monde de la rareté, il va falloir payer plus cher le pétrole, le gaz, les matières premières.
Les Français devront produire autrement, consommer différemment. Ils devront apprendre à faire constamment des efforts pour économiser les ressources rares qui ne peuvent plus être gaspillées.
La pollution et le réchauffement climatique menacent l'avenir de la planète. Chacun va devoir faire des efforts, changer de comportement pour polluer moins.
Si l'on ne veut pas que des catastrophes écologiques débouchent sur des déplacements massifs de populations et des catastrophes humaines et politiques, si l'on veut éviter la violence qu'engendrerait fatalement le manque d'eau et de terres cultivables, alors il faut que chacun assume les conséquences de ses choix, il faut que chacun supporte les coûts de ses décisions et paye le juste prix de ce qu'il consomme.
Dans le monde de demain le principe pollueur-payeur devra s'appliquer partout si nous ne voulons pas léguer aux générations futures un monde invivable.
S'il faut moins taxer l'investissement, moins taxer le travail, moins pénaliser l'effort et la réussite, moins taxer les produits propres, il faut en revanche davantage taxer la pollution.
Utiliser la fiscalité pour relever le défi écologique, c'est indispensable si l'on veut inciter à un changement profond des comportements. Si dans la situation actuelle où tant de Français se trouvent confrontés à une baisse de leur pouvoir d'achat, il est exclu de renchérir les produits de grande consommation, je veux dire à quel point je crois que le système du bonus-malus est un bon système. L'expérience sur l'automobile a été particulièrement concluante avec 500 000 bonus distribués en 8 mois, déplaçant massivement la demande vers des véhicules plus écologiques. Ce système extrêmement incitatif du bonus-malus qui permet de gagner des années dans le changement des modes de consommation sera étendu à d'autres produits. Cette extension se fera dans la concertation. Elle se fera progressivement. Mais elle se fera. J'en prends l'engagement. Comme je prends l'engagement solennel que toutes les conclusions du Grenelle de l'environnement seront mises en œuvre parce qu'elles permettront à notre pays de prendre de l'avance dans la mutation inéluctable qu'imposera dans les années qui viennent à tous les pays du monde la prise de conscience du risque écologique et de l'épuisement du pétrole et des ressources non renouvelables.
Je crois à la croissance durable.
Ce que nous avons décidé de faire est très ambitieux. L'effort qui va être engagé en matière de fiscalité incitative, de règles nouvelles et d'investissement est gigantesque. C'est une véritable transformation de notre modèle économique et social et de notre cadre de vie qui va s'accomplir dans les années qui viennent.
La mise en œuvre du Grenelle de l'environnement c'est la multiplication par 4 de nos capacités de transports en commun en sites propres, la construction de 2000 kilomètres de lignes à grande vitesse supplémentaires, les autoroutes ferroviaires, les autoroutes maritimes, un milliard d'euros dans la recherche en matière de développement durable à l'horizon 2012, la rénovation de tout le parc des logements sociaux et des bâtiments publics pour les adapter aux exigences d'économie d'énergie.
Toutes ces dépenses nouvelles seront gagées sur les futures économies d'énergie et elles exerceront sur notre activité un formidable effet d'entraînement. Il ne s'agira pas cette fois-ci de sacrifier l'avenir au présent, mais au contraire de mettre notre pays dans la meilleure situation possible pour affronter l'avenir.

Nous allons développer massivement les programmes de recherche dans les nouvelles sources d'énergie, les technologies propres, les nouveaux systèmes de transport comme la voiture électrique. Le remplacement de nos centrales nucléaires par les centrales de la nouvelle génération sera accéléré. Tout sera mis en œuvre pour que le programme des infrastructures de transport collectif soit effectivement engagé le plus rapidement possible. Je veux que soit mis à l'étude un grand plan de rénovation des infrastructures des transports collectifs dans les grandes villes où la situation est devenue souvent critique. L'Etat est prêt à y jouer son rôle à côté des collectivités locales, en prenant sa part dans le financement.
Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que pour entrer dans l'économie de la connaissance qui sera l'économie du XXIème siècle. Nous ne pouvons plus attendre pour investir dans la formation, dans la recherche, dans l'innovation. Nous ne pouvons plus attendre pour accomplir la révolution numérique.

C'est la raison pour laquelle j'ai voulu que notre système de formation professionnelle soit entièrement repensé. Cette réforme de la formation professionnelle qui fait l'objet d'une négociation entre les partenaires sociaux, je veux qu'elle soit ambitieuse et surtout qu'elle soit rapidement mise en œuvre. Le diagnostic est connu de tous. Je veux que des décisions soient prises avant la fin de l'année.

C'est la raison pour laquelle j'ai voulu que nos universités soient autonomes et qu'une partie du capital d'EDF a été vendue pour financer la rénovation de nos campus. C'est également la raison pour laquelle nous allons donner aux universités la propriété intellectuelle de leurs découvertes et leur donner les moyens de les valoriser.
C'est la raison pour laquelle le crédit d'impôt recherche a été porté à 30%, notre appareil de recherche va être réformé et une stratégie nationale de recherche va être définie.
Les priorités budgétaires traduisent cet engagement vis-à-vis de l'enseignement et de la recherche  : plus un milliard par an pour l'enseignement et plus de 800 millions par an pour la recherche.

Tous ces défis sont immenses. Mais notre pays peut les relever. J'ai confiance dans les Français. J'ai confiance dans les atouts de la France. J'ai la certitude que nos réformes en porteront leurs fruits. J'ai la certitude que par notre travail, nous saurons faire notre place dans le monde du XXIème siècle. J'ai confiance dans notre capacité à refonder le capitalisme.

Jamais depuis 1958 autant de changements n'ont été accomplis en si peu de temps. Quand la situation économique mondiale redeviendra meilleure nous en verrons tous les fruits sur l'équilibre de nos finances, sur l'emploi, sur le pouvoir d'achat et sur le bien-être de chacun.

Je suis déterminé à poursuivre la modernisation de notre économie et de notre société quelles que soient les difficultés parce que nous n'avons plus le choix parce que nous ne pouvons pas attendre.

Alors que les vieilles idées et les vieilles structures sont balayées, nous devons être imaginatifs et audacieux.

Nous avons le choix de subir ce changement ou d'en prendre la tête. Mon choix est fait.

Françaises, Français, au milieu des difficultés nous devons précéder la marche du monde et non la suivre.
Vive la République ! Vive la France !

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26 septembre 2008

Face à la crise, Nicolas Sarkozy gauchise son discours

source: reuters

Attaque contre le capitalisme financier, rôle de l'Etat, refus d'envisager une politique d'austérité: face à la crise financière internationale, Nicolas Sarkozy a gauchisé son discours.

Dans une intervention de 45 minutes devant environ 4.500 personnes, au Zénith de Toulon, le président de la République s'est efforcé sur un ton gaullien et volontariste de rassurer sans affoler et de convaincre qu'il était aux commandes.

"Si j'ai voulu m'adresser ce soir aux Français, c'est parce que la situation de notre pays l'exige", a-t-il dit en tenant un langage que n'aurait pas renié plus d'un dirigeant de gauche pour répondre aux inquiétudes qu'elle suscite en France.

"Je mesure la responsabilité qui est la mienne dans les circonstances exceptionnelles ou nous nous trouvons."

Il a rompu avec le discours lénifiant sur l'impact de la crise en France tenu par la ministre de l'Economie Christine Lagarde -- présente à Toulon avec le Premier ministre François Fillon et une demi-douzaine d'autres membres du gouvernement.

Au nom de la vérité qu'il a déclaré devoir aux Français, il n'a pas craint de dramatiser : la "crise de confiance sans précédent" qui ébranle l'économie mondiale n'est pas finie et aura des conséquences durables, y compris en France.

"Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage et sur le pouvoir d'achat."

Le chef de l'Etat est allé plus loin que jamais dans sa condamnation des dérives du capitalisme financier.
PAS DE LOI DE LA JUNGLE

Il a ainsi estimé que la crise actuelle mettait fin à une "certaine idée de la mondialisation" et à l'idée "folle" selon laquelle les marchés ont toujours raison.

Cette crise n'est certes pas celle du capitalisme et l'anticapitalisme n'offre "aucune solution", a-t-il pris soin de dire. Mais faire comme si rien ne s'était passé serait une "erreur historique", a ajouté Nicolas Sarkozy.

Il a de nouveau appelé de ses voeux un "capitalisme régulé" et "refondé" sur une "éthique de l'effort et du travail", car le capitalisme n'est "pas la loi de la jungle".

Il a réaffirmé son souhait d'un sommet des dirigeants des principaux pays concernés par la crise avant la fin de 2008.

"Il faut remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial comme on le fit à Bretton Woods après la seconde guerre mondiale", a-t-il expliqué.

Il a plaidé pour un "nouvel équilibre entre l'Etat et le marché" - "L'autorégulation pour régler tous les problèmes, c'est fini, le laissez-faire c'est fini", a-t-il scandé.

Il a ainsi promis que si les banques françaises étaient mises en difficulté par la spéculation, il n'accepterait pas "qu'un seul déposant perde un seul euro".

"L'Etat est là et l'Etat fera son devoir. C'est un engagement solennel que je prends ce soir : quoiqu'il arrive, l'Etat garantira la sécurité et la continuité du système bancaire", a promis le président de la République.
PAS D'AUSTÉRITÉ

L'Etat sera aussi prêt à intervenir pour aider les PME à financer leurs investissements et faire face à leurs difficultés de trésorerie en cas de restriction du crédit, pour soutenir le secteur immobilier et, plus généralement, la croissance.

"Si l'activité venait à reculer fortement et durablement, je n'hésiterais pas à prendre les mesures nécessaires", a-t-il dit.

La crise invite à accélérer le rythme des réformes, pas à l'arrêter ou à le ralentir, a prévenu le chef de l'Etat, car "il n'existe aucune solution miracle qui permettrait de se dispenser des efforts nécessaires". Il a ainsi confirmé la suppression de 30.600 emplois dans la fonction publique en 2009.

"Mais dans la situation ou se trouve l'économie, je ne conduirai pas une politique d'austérité parce que l'austérité aggraverait la récession", a-t-il cependant ajouté.

Dans un des passages les plus applaudis de son discours, il a de nouveau dénoncé les modes de rémunération des dirigeants de la finance, notamment le système des "parachutes dorés".

Si les professionnels ne se mettent pas rapidement d'accord sur des pratiques "acceptables", le gouvernement règlera le problème par la loi "avant la fin de l'année", a-t-il dit.

Quant au ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, qui était aussi présent, il a pu entendre Nicolas Sarkozy promettre l'extension du système du bonus-malus visant à encourager la production et l'utilisation de produits "propres" - un système critiqué à Bercy et au sein de l'UMP.

"Cette extension se fera dans la concertation. Elle se fera progressivement mais elle se fera, j'en prends l'engagement", a déclaré Nicolas Sarkozy.

3 août 2008

Survie: Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, président de la République: Les militants pour la démocratie et des droits de l’Homme

source: survie

Paris, le 1 août 2008

Monsieur le Président,

Les excellents rapports que vous entretenez avec le président du Gabon sont de notoriété publique. Or, comme vous le savez, des responsables d’organisations de la société civile gabonaise – de longue date victimes d’innombrables harcèlements et menaces sur leurs personnes et leurs droits – sont à nouveau visés par le pouvoir gabonais en raison de leur combat contre la pauvreté, la corruption, l’opacité de l’utilisation des revenus miniers et le détournement de l’argent public.

Pour avoir dénoncé un scandale financier dans lequel serait impliqué le Procureur de la République du Tribunal de première instance de Libreville, avoir demandé la suspension de ce dernier et l’ouverture d’une enquête concernant l’affaire, cinq dirigeants d’organisations non gouvernementales (ONG) gabonaises ont été convoqués par la police à-fin d’interrogatoire. Selon ces derniers, la police aurait tenté des les arrêter, sans charges ni mandat, alors qu’ils assistaient à une réunion du Front des Organisations de la société civile contre la pauvreté au Gabon (FOSCPG). Ils sont accusés d’outrage à magistrat.

Il s’agit notamment de Marc Ona, coordinateur de la coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP) Gabon et membre du comité Initiative de transparence des industries extractives (ITIE). Comme vous le savez aussi, en juin dernier, Monsieur Ona a été empêché de se rendre aux Etats-Unis pour participer à une réunion internationale sur la transparence des revenus du secteur extractif. Les autorités gabonaises, qui n’ont cure d’une telle transparence, mettent sous la menace les Gabonais qui ont l’immense courage de s’engager dans un rude combat pour améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens.

Aujourd’hui, tous les observateurs de la situation au Gabon mettent en alerte ceux qui veulent bien les écouter : ces courageux militants de la société civile gabonaises sont en danger.

Vous, Monsieur le Président, qui dites défendre la démocratie et le respect des droits de l’Homme, vous devez, d’urgence, donnez la preuve de votre sincérité. Vous devez vous mettre à l’écoute de cette alerte. Il serait indigne de votre part de ne pas prendre, publiquement, la défense de ces personnes en danger. Nous comptons sur vous pour leur apporter votre soutien.

Dans cette attente, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Copie : Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes

3 juillet 2008

Nicolas Sarkozy salue la libération d'Ingrid Bétantcourt

3 juillet 2008

Ingrid Betancourt : "C'est un miracle !"

3 juillet 2008

Ingrid Betancourt : le récit de sa libération

Source: le monde

be2Vêtue d'un court gilet militaire, Ingrid Betancourt, radieuse, descend l'escalier de l'avion, sur fond d'hymne national. Sous le ciel gris de Bogota, elle embrasse longuement sa mère, les yeux fermés. Les caméras filment cette image tant attendue. Après six ans et quatre mois de captivité, la plus célèbre otage du monde a été libérée, mercredi 2 juillet au matin, par l'armée colombienne.

Trois citoyens américains enlevés en 2003 et 11 militaires colombiens, capturés au combat – il y a dix ans, pour certains –, ont également retrouvé la liberté, au terme d'une incroyable opération militaire menée sans tirer un coup de feu : "Une opération impeccable, parfaite", a commenté Ingrid Betancourt.

Sur le tarmac, l'émotion s'installe. Ingrid embrasse ses amis, ses proches et l'ambassadeur de France, Jean-Michel Marlaud. Le diplomate lui tend un portable, probablement pour parler avec ses enfants, Mélanie et Lorenzo, à Paris. Les généraux présents et le ministre de la défense, Juan Manuel Santos, donnent l'accolade aux soldats et aux policiers libérés.

be1Dans le regard encore hagard de ces hommes qui ont passé des années dans la jungle, il y a plus d'incrédulité que de bonheur. Les Américains ne sont pas là : ils volent déjà vers les Etats-Unis. Ingrid Betancourt, sa mère, et les autres otages s'agenouillent quelques minutes pour prier en compagnie d'un prêtre venu les accueillir.

La Franco-Colombienne est amaigrie mais éblouissante. Ses longs cheveux tressés sur sa tête, son teint frais et la joie qui irradie son visage lui donnent l'air d'une adolescente en cavale. On en oublierait presque l'interminable épreuve qu'elle vient de traverser.

De sa voix claire, sans jamais trébucher sur les idées ou les mots, elle en parle avec simplicité et dignité. Devant les télévisions du pays, dans les cafés et les centres commerciaux, les Colombiens se figent, comme au soir des grands matches de football.

Quelques heures plus tôt, le ministre colombien de la défense avait annoncé au monde le succès de cette opération "sans précédent", digne du meilleur cinéma d'action américain. Sur la base des témoignages des otages libérés, les militaires ont réussi à localiser la guérilla, dans le département amazonien du Guaviare, dans le sud du pays. Puis ils l'ont infiltrée et trompée.

"DES PERSONNAGES SURRÉALISTES"

beUne "organisation humanitaire" a proposé aux guérilleros d'assurer le déplacement des otages pour les remettre au nouveau chef suprême de l'organisation armée, Alfonso Cano. Les guérilleros qui en avaient la garde ont reçu ordre de réunir les 15 otages et de les livrer aux prétendus "humanitaires". Ingrid Betancourt raconte la suite.

Devant le micro installé au pied de l'avion, les militaires défilent d'abord. Ils disent merci à l'armée "qui ne les a jamais oubliés". Ils se disent fiers d'appartenir à l'institution militaire. Ils disent que la victoire contre les FARC est désormais assurée. Pas un mot personnel : ils semblent répéter une leçon bien apprise. L'un d'eux a sur l'épaule un drôle de petit écureuil rapporté de la forêt.

Puis c'est le tour d'Ingrid Betancourt. Elle prend son souffle : "J'ai tant attendu ce moment, j'espère que je vais pouvoir parler", dit-elle. Elle remercie d'abord Dieu et la vierge – qu'elle a "si souvent priés" au cours de son calvaire. Puis elle a un mot pour tous ceux qui l'ont accompagnée dans ses prières pendant toutes ces années. Elle le redit, émue, en français. Puis elle remercie avec effusion "l'armée de [sa] patrie" et le président Alvaro Uribe.

Elle raconte ensuite les détails de sa libération et comment elle-même a cru au subterfuge monté par l'armée. Lorsque les faux "humanitaires" "des personnages surréalistes" – ont débarqué de leur hélicoptère blanc, Ingrid Betancourt s'étonne des sigles inconnus et des T-shirt à l'effigie de Che Guevara. Le découragement la prend à l'idée d'être transférée vers un autre campement. Les guérilleros font monter dans l'avion les otages menottés. Leur chef monte également.

"L'hélicoptère s'est envolé et, tout à coup, quelque chose s'est passé – je ne me suis pas bien rendu compte de quoi – et j'ai vu le commandant guérillero qui, pendant quatre ans avait été si cruel et si humiliant, je l'ai vu au sol, les yeux bandés (…) le chef de l'opération a dit : 'Nous sommes l'armée colombienne, vous êtes libres' et l'hélicoptère est presque tombé ! On a sauté, on a crié, on s'est embrassé, on pouvait pas le croire, c'est un miracle" .

Au fil de son récit, elle égrène ses émotions du jour et encore des remerciements : à ses compatriotes, à la France et aux Français, au président Chirac et à son ami Dominique de Villepin, à ses compagnons d'infortune – certains, dit-elle, lui ont sauvé la vie – et aux médias. " Vous, les médias, nous avez tant aidés ", dit Ingrid Betancourt aux journalistes. La radio est le seul contact des otages avec le monde extérieur. Elle conclut son intervention en évoquant la mémoire de tous ses compagnons d'infortune morts en captivité.

Les questions fusent. Ingrid Betancourt y répond avec grâce, parfois avec humour. Oui, elle a souhaité que l'armée tente un coup de force. " Face à l'enlèvement, c'est un moindre mal", explique-t-elle. Sa famille s'était farouchement opposée à un éventuel raid de l'armée. Que porte l'ex-otage dans son sac à dos ? Un dictionnaire, des lettres qu'elle espérait faire parvenir à a famille et "des bidules". Dans la jungle, on a si peu de choses que " tout devient important".

Regrette-t-elle ce jour fatal de février 2003 où, candidate à la présidence de la République, elle a décidé de prendre la route contre l'avis de l'armée ? Ingrid rappelle son engagement politique de l'époque et évoque l'idée de destin. "Si c'était à refaire, je le referais", conclut-elle.

Vise-t-elle encore la présidence de la République ? Ingrid crée à nouveau la surprise. Elle défend la réélection du président Alvaro Uribe qui a donné une continuité à la lutte contre les FARC. "Pour le moment, je ne suis qu'un soldat de mon pays au service de la paix", conclut-elle.

"C'est une grande dame et une grande politique qui nous est revenus de la fôret"

, pointe l'analyste Laura Gil.

Le soir, Ingrid Betancourt et les 11 militaires libérés sont reçus au palais présidentiel. En leur compagnie et entouré de tous les ministres, Alvaro Uribe donne une brève conférence de presse. Il félicite les militaires, les "héros du jour". Il souligne qu'aucun coup de feu n'a été tiré au cours de la libération des otages, alors que l'armée aurait pu abattre une soixantaine de guérilleros complètement encerclés. Il réitère la disposition de son gouvernement à négocier la paix.

"Ma liberté est un miracle"

, lui dit Ingrid Betancourt. "Un miracle de Dieu, aidé par l'armée colombienne", précise le président. "C'est bien ça", conclut l'ex-otage.

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