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blog non officiel de Nicolas Sarkozy
20 mai 2007

Airbus : Nicolas Sarkozy ne remet pas en question le plan "Power 8"

source: le monde

Sa39Nicolas Sarkozy a consacré son premier voyage officiel en France, vendredi 18 mai, aux syndicalistes français d'Airbus. Flanqué de son nouveau ministre de l'économie et de l'emploi, Jean-Louis Borloo, le président de la République venait officiellement rendre compte de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, deux jours plus tôt.

Sans rentrer dans le détail de ces discussions, il a annoncé qu'il reviendrait avec son homologue allemande pour une visite in situ "courant juillet", avant de se rendre à son tour dans une usine d'Airbus outre-Rhin.

"J'ai trouvé en la chancelière allemande quelqu'un qui a compris qu'il fallait agir vite, a tenu à souligner M. Sarkozy. Je suis persuadé qu'ensemble on va trouver un accord. On ne peut pas lui reprocher de défendre son pays. Il n'y a pas de querelle. (...) A mes yeux, le problème d'EADS n'est en rien (lié à un) rapport de force entre la France et l'Allemagne."

Face à M. Sarkozy, le vice-président du comité de groupe européen, Jean-François Knepper (Force ouvrière), venait une nouvelle fois de rappeler une idée bien ancrée dans les esprits des salariés toulousains de l'avionneur : le plan de restructuration "Power 8" aurait été décidé "sous la pression des Allemands", qui auraient "fait reculer la France".

Pour le chef de l'Etat, c'est surtout le pacte d'actionnaires conclu à la naissance d'EADS, sous l'ère Jospin-Schröder, qui pose problème. "Il ne peut plus fonctionner en l'état", estime-t-il. "Vous ne réglerez pas le problème de gouvernance si vous ne réglez pas la question de l'actionnariat", a-t-il insisté. Et pour pallier au désengagement annoncé des deux grands actionnaires privés (Lagardère et Daimler), il s'est dit prêt à engager l'Etat dans une opération d'augmentation du capital pour une période transitoire.

"L'Etat français fera son devoir s'il doit y avoir une augmentation de capital, avec pour objectif de remettre un jour (ses) parts sur le marché, comme pour Alstom", a affirmé M. Sarkozy. "On est prêts à suivre (...), à remettre de l'argent, mais avec l'idée que quand l'entreprise ira bien, on pourra s'en séparer."

"L'EURO FORT, UN SOUCI"

"On ne trouvera pas un actionnaire miracle", a ajouté le président de la République, qui s'est clairement prononcé en faveur de l'arrivée de nouveaux partenaires, "financiers et industriels", dans le capital d'EADS. Avec une nette préférence pour la seconde catégorie. "Je ne veux pas d'un fonds d'investissement venu faire la culbute en deux ans", précisera-t-il lors d'un aparté avec quelques salariés lors du déjeuner.

Contrairement aux attentes des syndicats du site qui espéraient une remise en cause du plan "Power 8" et des 10 000 suppressions d'emplois annoncées, M. Sarkozy a profité de l'occasion pour redire toute sa confiance à Louis Gallois, président d'Airbus. "J'ai toujours dit qu'un plan social était nécessaire", affirme le chef de l'Etat, notant au passage que l'ensemble des syndicats se seraient ralliés à son principe "à l'exception de la CGT". Paradoxalement, c'est avec FO, syndicat majoritaire, que les échanges auront été les plus vifs. Le syndicat n'accepte pas la vente de l'usine de Meaulte (Somme), l'un de ses bastions, à un sous-traitant d'Airbus.

Nicolas Sarkozy a ouvertement envisagé la constitution d'un joint-venture entre Airbus et Latécoère pour racheter cette usine. En contrepartie, l'Etat s'engage à moderniser le site qui hériterait de la fabrication des futurs "nez" d'avion en fibre de carbone. "Je préfère investir sur les matériaux composites à Meaulte que de financer un plan social avec des mesures de préretraite à 56 ans", soutient notamment le président de la République.

Enfin, M. Sarkozy a estimé que la vigueur de l'euro contre le dollar plaçait le constructeur aéronautique européen dans une position difficile face à son concurrent américain Boeing. "J'ai cette question à l'esprit, mais je ne peux pas mettre tout sur la table tout de suite. Avec un euro à 1,35 dollar, et, à mon avis, ce n'est pas fini, comment voulez-vous que l'on s'en sorte ? C'est un souci, mais il y a d'autres problèmes à traiter avant", a finalement observé le chef de l'Etat.

Stéphane Thépot

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