Les Français pour une justice plus sévère
En accusant la justice de Seine-Saint-Denis de "démission" face à la délinquance, après la sauvage agression de deux CRS en banlieue parisienne, Nicolas Sarkozy s'est attiré les foudres des magistrats et de la gauche... et a relancé les questions sur les solutions à apporter dans la lutte contre l'insécurité. Au PS, on critique ses propositions (alors que les sénateurs viennent d'adopter son projet de loi durcissant les sanctions contre les délinquants mineurs), on critique son bilan. "Les Français savent que ce que je dis, c'est la vérité", réplique le ministre de l'Intérieur. Le propos a-t-il été entendu ? Selon un sondage Ifop pour Le Figaro et LCI, réalisé après l'agression des CRS à la cité des Tarterêts, 88% des personnes interrogées estiment que "les délinquants multirécidivistes devraient se voir infligés à chaque nouvelle infraction une peine plancher automatique." Ils sont 77% à penser que "la justice n'est pas assez sévère avec les jeunes délinquants", 74% à être favorables à plus de pouvoir pour la police dans la lutte contre la délinquance des jeunes dans les cités. Enfin, 60% pensent que la justice devrait pouvoir traiter les mineurs délinquants comme les délinquants majeurs. Dans la lutte contre la délinquance, Nicolas Sarkozy apparaît de loin comme le plus légitime : 53% des sondés lui font confiance sur ce sujet. Ségolène Royal, en deuxième position, est largement derrière (16%), mais distance elle-même Lionel Jospin (8%). Jean-Marie Le Pen, qui a fait pourtant de l'insécurité, depuis longtemps, un de ses thèmes récurrents, ne recueille la confiance que de 7% des sondés. Viennent ensuite Dominique Strauss-Kahn (5%) et Philippe de Villiers (3%), 7% n'accordant leur confiance à aucune des personnalités citées pour lutter contre la délinquance.
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