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blog non officiel de Nicolas Sarkozy
10 juin 2006

M. Fillon dénonce "l'esprit de revanche" du PS

Source: le monde

Que pensez-vous du projet socialiste ?

La naissance du projet d'un grand parti politique est un moment important du débat démocratique. Et mérite à ce titre autre chose que des critiques à l'emporte-pièce. Le projet du PS comporte quelques idées originales comme la fusion des minima sociaux, l'évolution de la législation sur la fin de vie ou encore tout ce qui rencontre nos propres réflexions sur la formation tout au long de la vie, les internats scolaires, la responsabilité du président de la République, le renforcement des pouvoirs du Parlement. Il a aussi des manques criants : il n'y a rien, pour le moment, sur l'intégration, sur la mondialisation ou sur les finances publiques.
 

Homosexualité : l'opinion divisée sur l'adoption
Tous les points du programme socialiste sont loin de trouver grâce aux yeux des Français : selon un sondage BVA-Le Figaro-LCI, publié vendredi 9 juin et réalisé auprès de 955 personnes selon la méthode des quotas, 50 % des sondés sont opposés au droit à l'adoption pour les couples homosexuels (48 % y sont favorables). En revanche, 92 % plébiscitent le développement des services publics, 82 % sont pour le smic à 1 500 euros en cinq ans et 73 % pour la pénalisation des communes ne respectant pas les 20 % de logements sociaux.

Même sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales ou la régularisation des sans-papiers, ils suivent le PS. Parmi les candidats à l'investiture socialiste, Ségolène Royal reste en tête avec 43 % des Français qui la préfèrent à ses rivaux (55 % des sympathisants PS). Derrière elle, se trouvent Dominique Strauss-Kahn (13 %), Jack Lang (9 %, - six points), Lionel Jospin (8 %, - cinq points) et Laurent Fabius (avec 4 %, - quatre points).

Toutefois, ce qui me frappe le plus, c'est l'esprit de restauration qui anime le texte. Au lieu de se projeter dans l'avenir, de proposer une nouvelle frontière aux Français, le projet du PS est marqué par un esprit de revanche : abrogation de la réforme des retraites et des lois sur l'immigration, retour aux 35 heures pures et dures et aux emplois jeunes, renationalisation d'EDF. La France a déjà du mal depuis dix ans à entrer dans le XXIe siècle. Le PS, lui, défend un retour à 1997 (les années Jospin) et reste dogmatique.

Comment résumeriez-vous le volet économique de ce programme ?

Il a un côté anachronique. J'attendais une repentance sur les 35 heures. Non seulement il n'y en a pas, mais le PS considère maintenant qu'il faut aller jusqu'au bout de la logique de la réduction du temps de travail alors que plus aucun économiste ne soutient que cette réforme a été positive et que Mme Royal lui a réglé son compte avec une rare violence.

L'abrogation de la réforme des retraites est tout aussi emblématique du climat dans lequel le projet a été préparé. Non seulement le PS n'a pas su apporter la moindre réponse concrète au problème des retraites pendant ses quinze ans au pouvoir, mais surtout, il persiste à dire que l'allongement de la durée de la vie n'a pas de conséquences sur l'équilibre des régimes. Affirmer le droit à la retraite à 60 ans quand tous les pays européens repoussent l'échéance à 65 voire à 68 ans, c'est s'aveugler et faire preuve d'une irresponsabilité qui disqualifie les socialistes. Abroger, en outre, cela veut dire supprimer la loi de 2003.

Le PS veut-il redonner aux fonctionnaires un avantage de deux ans et demi de cotisation par rapport aux salariés du privé, revenir sur les départs anticipés ou sur la garantie de 85 % du smic pour les petites pensions ?

L'abrogation constituerait de plus un coup de poignard dans le dos de la CFDT et risquerait de compromettre la nécessaire modernisation des relations sociales. La droite peut-elle critiquer la renationalisation d'EDF et hésiter sur la fusion Suez-Gaz de France ? Il y a une hésitation sur la stratégie industrielle et le calendrier, pas sur le fond. Nous pensons qu'il n'y a pas de raison de conserver ad vitam aeternam dans le secteur public des entreprises concurrentielles. Plus aucun parti socialiste ou social-démocrate européen n'utilise aujourd'hui le mot renationalisation. Ce concept a disparu de leur vocabulaire. Là aussi, le PS est dans la volonté de revanche. Cela étant, l'expérience m'incite à une très grande prudence : il n'a pas fallu deux mois aux socialistes pour passer de la condamnation de la privatisation de France Télécom à sa mise sur le marché.
Où en est le projet de l'UMP ?

Nous avons procédé différemment du PS. Nous avons organisé 13 conventions - 6 restent à venir - sur tous les grands sujets. Nous y avons fait débattre des personnalités françaises et étrangères très différentes. Nous nous livrons depuis plusieurs semaines à un travail d'inventaire des idées novatrices qui ont émergé de ces débats. Des groupes de travail restreints, composés d'experts et de politiques, plancheront cet été pour faire naître des propositions nouvelles. Pour accorder la France au monde d'aujourd'hui, nous devons être créatifs. Une fois ce travail achevé fin juillet, Nicolas Sarkozy proposera le projet au vote des militants fin octobre. Il sera découpé en une dizaine de thématiques larges et originales. Il faut décloisonner. Nous avons des questions très difficiles à trancher : l'accompagnement des réformes, le pouvoir d'achat, les aspirations légitimes des Français à la sécurité et la libération de l'économie. L'équilibre des finances publiques reste-il pour vous un sujet majeur ? De deux choses, l'une : ou on a une stratégie de croissance forte avec une politique macro-économique permettant une vraie relance, et on peut faire des réformes structurelles en réduisant le déficit ; ou on est condamné à une politique de rigueur qui ne me paraît pas adaptée à la situation française. La réduction du déficit doit se concevoir sur une législature. Pour revenir à l'équilibre en cinq ans, et c'est notre objectif, il y aura des points de passage à négocier avec nos partenaires. On ne peut pas se satisfaire des contraintes actuelles qui ne tiennent aucun compte des changements de l'environnement économique européen et des charges internationales des grands pays.
Le PS propose d'augmenter les impôts. Continuerez-vous à les alléger ?

Le nécessaire rééquilibrage de nos finances publiques impose de nous en tenir à la baisse de l'impôt sur le revenu engagée sous cette mandature. Nous sommes décidés en revanche à supprimer les droits de succession et je n'écarte pas personnellement la piste d'une TVA sociale pour élargir le financement de la protection sociale et limiter les charges fixes sur l'emploi.

Propos recueillis par Claire Guélaud et Philippe Ridet

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Commentaires
J
Je trouve le programme du ps très décevant et tant mieux.<br /> <br /> C'est copier/coller de 1997. Je trouve que MAM l'a bien caractérisé lors de l'émission à vous de juger. On y lit sans cesse le mot "retour". C'est un programme qui fait peur.
S
LES FRANCAIS EN ONT MARRE SUR :<br /> http://lesfrancaisenontmarre.blogspot.com/<br />
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